samedi 14 septembre 2013

L'amour en fuite de François Truffaut (1979)


Antoine (Jean-Pierre Léaud) et Sabine (Dorothée)
Dernier film de la saga Doinel, je vais faire court car j'écrirais prochainement, si cela m'inspire, un article récapitulatif des 5 volets et où je tenterais de parler de Truffaut. Enfin bref, ce film c'est la facilité, voir le manque de travail mais aussi, c'est fort. Je veux dire, 50% du film ce sont des scènes des opus précédents, ce qui est énorme et assez ennuyeux surtout si on les a vu les uns à la suite des autres. En revanche, même si l'ennui est présent, le film est quand même convaincant, il y a plus de scènes nouvelles dans la seconde partie et malgré ce demi film, avec un rythme souvent cassé par les passages rétrospectifs, et bien c'est prenant. Jean-Pierre Léaud est loin d'être au meilleur de sa forme, il lui manque son piquant habituel et son personnage est assez pathétique. Non ce qui tire vers le haut le film, c'est la chanson de Souchon... Non ce n'est pas ça, j'ai fait cette boutade parce que j'ai lu cela dans une critique de ce film. Donc, c'est que pour une fois, ce sont les actrices qui amènent l'intérêt dans la trame, elles sont grandioses. Claude Jade, Marie-France Pisier et Doro... quoi Dorothée ? Sérieusement, du club Dorothée ? Graou, elle est bien bonne celle-là ! Je viens de le découvrir, je ne l'avais pas reconnu dit donc ! Et ben, elle était très belle plus jeune. Son vrai nom c'est Frédérique Hoschedé. En tout cas, ces trois actrices imposent. Leurs personnages ont du caractère, procédons méticuleusement.

D'abord Claude Jade qui joue l'ex-femme d'Antoine, Christine, son indépendance nouvelle donne du baume au cœur, elle fait vraiment femme et ne se laisse plus entourlouper par les phrasés du bel Antoine, mais elle n'a que peu de scènes dans ce film.

Marie-France Pisier qui joue la belle Colette est une mangeuse d'homme, comme on dit. Elle semble invincible, apte à dompter n'importe qui. Pourtant, son fils est mort, une fêlure quelle arrive à dépasser, progressivement puis complètement au moment où en tant qu'avocate, elle va défendre un père qui a tué sa propre fille. On sent que, cette façade de femme intéressée mais superficielle, désinvolte et moqueuse vacille parfois, pour laisser place à une mère perturbée par une tragédie.

Mais la plus impressionnante, c'est Dorothée qui joue la copine actuelle d'Antoine, Sabine. Son attachement pour Antoine est sidérant, mais pas autant que sa force pour quitter un homme qu'elle aime. Elle sent que tôt ou tard, il va la faire souffrir et donc malgré son amour pour lui, un amour qui semble réciproque, elle va couper court à toute relation avec lui. Ses yeux rient lorsqu'elle est heureuse, elle semble sincère. Son personnage est vraiment joué de manière très naturelle. Elle est sensuelle, mais aussi enfant sage.

Colette et Sabine sont des personnages à multiple facettes, c'est là qu'est tout l'intérêt du film. La complexité de leur personnage rend leur découverte au fil des scènes fascinantes. Non, franchement bravo à elles et bravo à Truffaut qui arrive avec un demi film à faire un long métrage très agréable.

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