mercredi 25 septembre 2013

Le Discours d'un roi film de Tom Hooper (2011)



C’est un scénario tout à fait original que nous propose le réalisateur britannique Tom Hooper. En effet,  je suppose que peu sont les gens qui connaissent l’histoire de la monarchie britannique. Bien que brossant un événement du passé s’étant réellement déroulé, le film n’est pas historique, c’est plutôt le récit de la naissance d’une amitié ancrée dans l’Histoire, qui bien que commençant difficilement, perdurera éternellement. Cette rencontre se déroule une quinzaine d’année avant la seconde guerre mondiale et permettra au futur roi britannique, Georges VI (nommé communément Albert), de prononcer des discours à son peuple plus sereinement. Représentant de la parole du peuple, s’il est capable de combattre son handicap, il sera le symbole d’une population battante pour défendre ses convictions. Lionel Logue (Geoffrey Rush) est l’individu qui va tout mettre en œuvre pour soigner les troubles d’Albert (Colin Firth) qui est bègue depuis sa plus tendre enfance.

Une tension oppressante s’empare de nous. Evidemment que Georges VI, le roi bègue va réussir convenablement son discours, surement avec une éloquence tout à fait prodigieuse pour un homme atteint de ce handicap, mais on ne peut s’empêcher d’avoir peur pour lui. On connait son tempérament : peu patient, colérique, complexé ; s’il se retrouve dans l’impasse, il fuit comme un enfant, c’est une crainte immense de l’échec qui s’installe en nous.

Car l’empathie qui résulte de notre incoercible identification à ce personnage est parfaite. S’il n’arrive pas à formuler son texte convenablement, ce sera notre faillite autant que la sienne. S’il réussit,  nous nous en trouverons grandi avec lui.

Combien de fois dans une situation équivalente n’a-t-il pu prononcer le moindre mot assaillit par l’anxiété d’être jugé ?
Cette situation s’est répétée tellement de fois que l’angoisse ne peut être purgée. Un cercle vicieux fort gênant : la peur de l’échec engendrée par cette peur.

Ainsi les sentiments puissants d’Albert nous emprisonnent insensiblement au cours de l’œuvre, intensifié par un jeu d’acteur effrayant de justesse et un contexte historique critique : l’annonce de la seconde guerre mondiale.

Helena Bonham Carter (la compagne bienveillante d'Albert), Colin Firth et Geoffrey Rush nous régalent de leur talent prodigieux durant l’intégralité du long métrage, rendant son visionnage haletant et saisissant (on se retrouve véritablement en apnée durant les scènes les plus tendues).

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