jeudi 12 septembre 2013

Les 400 coups de François Truffaut (1959)

Patrick Auffay et Jean-Pierre Léaud



Premier film de la pentalogie des aventures d'Antoine Doinel et premier film du réalisateur François Truffaut, le personnage principal est toujours joué par Jean-Pierre Léaud qui a alors 14/15 ans. C'est ce film qui a rendu populaire Truffaut.

Le métrage retrace une période de l'enfance d'Antoine Doinel, alors âgé de 12 ans. Il tente de se battre face au monde des adultes, afin de garder la tête haute et une certaine estime de soi. Le film aujourd'hui peut sembler classique : un enfant maltraité par des parents ambigus, une mère qui tente de manipuler son fils pour l'amadouer, un père parfois jovial parfois violent. Un enfant qui se cherche et qui veut s'enfuir de son foyer, afin de vivre librement vis-à-vis de parents qui sont dans l'incompréhension et qui ne savent plus quoi faire. Ainsi qu'un enseignant, qui n'encourage pas ses élèves mais au contraire, qui les rabaisse sans cesse. La trame pour l'époque était innovante, très originale, car c'est surement la première fois dans le cinéma français que c'est l'enfant qu'on écoute et qu’il est le héros de l'histoire. Chez Bunuel par exemple, on ne voit même pas les enfants dans Le Charme Discret de la Bourgeoisie (1972), pourtant tous les couples en ont bien, mais l'époque faisait que les enfants étaient sans importances et n'avait pas leur place dans un film, à moins de représenter le cliché de l'enfant sage qui écoute, mais jamais qui ne prendra la moindre initiative. Dans Les 400 coups, tout tourne autour des enfants, de leur manière de penser, de leur rêve et de leur angoisse. Et c'est ce qui est émouvant dans le film, il ne se passe pas grand-chose, quelques vols commis par ces enfants, des punitions, des repas, l'école buissonnière, puis le renvoi de l'école pour être envoyé dans une école militaire, afin d'apprendre la discipline. Les 400 coups, c'est surement une expression un peu exagérée, car avec son ami René joué par Patrick Auffay, ils ne font pas grand-chose, ils sèchent les cours et se balade la journée, mais peut-être qu’à leur yeux, c’est déjà tout une aventure. C'est à ce moment-là, qu'Antoine voit sa mère tromper son père, ce qui n'arrange en rien son tempérament turbulent. Il perd progressivement ses repères, sa mère qui était jusque-là très ferme, devient douce et attentionnée. Les parents de René eux-aussi sont particuliers, contrairement à ceux de son ami, ils sont très riches, sa mère est toujours saoule et son père est très peu présent, très pris par son travail. Ainsi, tous deux décident de voler la machine à écrire du père d'Antoine, Antoine se fait pincer et son père le conduit à la police, ses parents décident alors de l'envoyer dans un établissement militaire. Au moment où il réussit à s'enfuir de l’école, le film se termine.

C'est un bon film, car il est ludique de voir comment pense des enfants à cet âge. A côté, observer le comportement des adultes des années 50 est passionnant. En revanche, il y a peu de surprise dans la trame, tout est très basique et les scènes s'enchainent sans réelles transitions. Le film est assez rythmé mais trop souvent décousu.

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