lundi 16 septembre 2013

Love is a four letter word de Jason Mraz (2012)





J'aime Jason Mraz. J'aime bien sa voix, je trouve que seul avec une guitare en faisant une impro, il a du génie. Il est doué d'une grande musicalité. J'ai écouté ses trois premiers albums que j'ai trouvés très bon, impressionnant vocalement et surprenant. Parfois, ses morceaux sont très marqués rythmiquement et donc très entraînants et parfois plus mélodieux, parfois touchant. J'apprécie ses envolées vocales suivies d'un changement de rythme brutale, apaisant, il y a souvent pleins de surprises dans un même morceau. Voilà, donc ce que j'aime chez lui et que je n'ai pas retrouvé dans cet album, hélas...

A la première écoute je l'ai vraiment trouvé mauvais et ce qui est triste à dire c'est qu'à la seconde écoute en faisant autre chose, je ne l'ai pas trouvé désagréable, l'œuvre est plutôt bonne, mais en musique de fond.

Bon alors les gros problèmes de cet album.
Le manque de simplicité, il y a trop d'ajout de sons intempestifs, des ajouts électro anarchiques etc... La preuve la plus flagrante c'est Everithing is sound, le début est tranquille avec peu de fioritures, en gros c'est du guitare, voix et percu, puis des ajouts électroniques légers, puis synthé, puis trompette dans les refrains, c'est fatiguant. Le tout avec un contenu très léger, normal c'est de la pop, m'enfin là c'est vraiment du déjà entendu. Et puis, à la fin, on l'entend juste en acoustique guitare/voix, et ça devient agréable.  On peut enfin profiter de la sensibilité et des subtilités présentes dans sa voix, il prend aussi plus de liberté vocale. Et c'est là qu'on se dit, c'est dommage la chanson n'est pas si mauvaise, par contre le travail autour pour la rendre enregistrable terni gravement le morceau de base.

Le côté musique de radio/vacance/ commercial, j'avais vraiment l'impression d'entendre la radio pour certains morceaux : Living in the moment ou 93 million miles absolument insupportable. Les sonorités sont passe partout, on les a entendu mille fois, instrumentalement c'est lambda, pas inspiré. Et les paroles ne sont pas assez travaillées, sont  trop gnangnan.
Le manque de maturité : Mraz ne semble pas murir, ce dernier album, quatre ans après le précédent, est plus infantile, parfois ça fait vraiment musique d'ado, le refrain de Frank D. Fixer c'est Lorie ou Kyo quoi !

Le manque de constance. Toujours dans ce même morceau, bien que les refrains soient inécoutables, les couplets ne sont pas trop mal et la fin avec des solos d'harmonica sont très corrects simplement instrumental, très blues.  Seulement le morceau ne donne pas un tout harmonieux, trop de contradictions. Toujours donc ce manque de simplicité. Pareil 5/6, est assez inspiré instrumentalement, le seul morceau qui groove, le point fort de Mraz. Mais le morceau traîne en longueur car la qualité est loin d'être constante.

Très variés trop variés, les morceaux sont tous très différents les uns de autres. Mais voilà, à trop vouloir en faire, l'écoute donne des problèmes intestinaux, c'est un peu lourd, manque de subtilités. Les titres sont variés mais clichés ou sinon trop souvent sur le même registre.
Le manque de prise de risque, de liberté. Tout l'album manque de folie, de surprises, d'impros vocales ou instrumentales, de changement de rythme bien senti, d'envolée lyriques etc... On ne prend pas son pied car tout est trop contrôlé, propret, du coup l'ennui est assuré. Be honest illustre très bien la chose, au début c'est sympa, puis comme il n'y a pas de variations cela devient répétitif. Une bonne chose par contre souvent, des chœurs répétant les fins de phrases. Ça fait toujours mouche surtout quand c’est de belles voix gospel comme dans The Freedom song.


Il n’y a pas que des mauvaises choses dans cet album, mais à mon goût il n’y a pas de bout en bout ne serait-ce qu’un bon morceau. Donc oui, il faut bien le dire, l’album est médiocre. Mais étonnamment en musique de fond ça passe, pas tout le temps mais fréquemment.

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