lundi 9 septembre 2013

Pierrot le fou film de Jean-Luc Godard (1965)

Pierrot le fou ? Qu'est-ce donc ? Plutôt Fernand le fou ? Le personnage principal joué par Jean-Paul Belmondo n'est pas fou... Ou alors fou d'amour. Mais pas pour un art ou pour une passion. Ou alors si, une passion pour une femme. Il brûle pour elle. Il quitte l'italienne riche avec laquelle il est marié pour suivre Marianne, la jolie Anna Karina. Le métrage est rocambolesque, absurde à cause de cette femme. Mais d'une certaine manière, Marianne pourrait être une personne dans la norme avec juste une certaine inhibition de l'aspect responsable et casanier que tout le monde possède. Jouir de la liberté totale, accéder au moindre de ses caprices, vouloir être riche puis vivre simplement, aimer la ville puis la détester pour rêver de vivre en campagne ou à la mer ! A l'opposé de cette parfaite liberté, Fernand est bridé par son amour pour elle, et plus elle s'affranchit de ses contraintes, plus lui doit accepter de s'emprisonner dans des situations qu'ils ne souhaitent pas franchement vivre. Mais à choisir, il préfère supporter les contraintes pour continuer d'être à ces côtés. C'est une romance partagée. Parfois, non, Marianne semble se détacher.
L'ensemble est accompagné de meurtres, de vol, d'argent, de braquage, de fuite, de trahison. En fait, à bien y réfléchir, c'est un film violent, agressif, nerveux dans tous ces aspects, dans l'amour comme dans la violence. A trop être impulsif on sort de la sérénité d'une vie bien rangée. Le film est dur, mais nous paraît gai, léger. Marianne, se comporte comme un enfant mais dans une vie d'adulte, elle a besoin de limites qu'elle est trop âgée pour subir. Le problème dans ces circonstances, c'est que ce sont des bêtises d'adultes avec des conséquences proportionnelles au pouvoir des adultes. Car bien que le métrage soit détaché et jovial tout le long, quand les personnages se retrouvent dans une situation très difficile, à aucun moment on ressent de la tristesse pour eux. La dernière scène, que je ne décrirai pas est d'ailleurs complètement décalé, malgré la gravité des faits. Le film est drôle mais pas hilarant, il fait sourire, parfois par son absurdité, par son côté sans queue ni tête, parfois par son côté noir. On peut toujours se presser le citron afin d'y entrevoir une logique, je ne pense pas que deux personne puissent arriver à la même, s'ils rationalisent le tout évidemment.
On vivote avec notre couple, on voyage, on respire, on prend le temps, pourquoi en demander plus ?

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