dimanche 29 septembre 2013

Shining de Stanley Kubrick (1980)





C'est en 1980 que Stanley Kubrick fit le film Shining, trois ans après l’œuvre de Stephen King.

C’est l’histoire d’un petit garçon Danny Torrance, surnommé le Doc car il a de grandes capacités pour un âge de seulement 5 ans, qui va lutter contre lui-même. Il sait lire, écrire et pense vite et bien ; mais ce n’est pas ça qui est le plus remarquable chez lui… Il possède depuis sa naissance des talents extralucides, il peut percevoir un futur proche ou au contraire des événement très anciens. Il a aussi la capacité de connaître la vie d’un individu juste en le rencontrant et emploie la télépathie intuitivement. Oui, Danny est en quelque sorte un médium mieux connu sous le nom de Shining.

Car il n’est pas le seul, certains individus, de manière extrêmement anecdotique, possède ce don avec des capacités plus ou moins avancées, Danny est extraordinaire dans un milieu déjà très restreint car il est capable de chose que peu peuvent faire, malgré son âge.

Avant de visionner ce film j’avais lu l’ouvrage de King il y a un an. Je vais donc en profiter pour en faire une comparaison.
Tout d’abord, l’ouvrage ne m’avait pas déplu, bien que je ne l’avais trouvé en rien exceptionnel. Par rapport à un bon polar, qui se dévore à une vitesse folle et qu’on n’a du mal à lâcher tant qu’on n’a pas atteint la fin, Shining m’a semblé bien moins haletant et il a fallu que je me force tellement le rythme de l'intrigue était pour moi insuffisant. J’ai trouvé la trame molle. La mise en place de la situation m’avait pourtant présagé le meilleur, un père et mari doux et aimant de sa femme et  de son fils, et de manière exceptionnelle autant qu'inattendue terriblement violent, au point qu’il cassa une fois le bras du Doc alors âgé de 2 ans. Viré de l’université où il travaillé et anciennement alcoolique, il trouve grâce à l'un de ses amis, un emploi en tant que gardien dans l’Overlook Hotel pour la saison froide. Il compte mettre à profit cette période pour écrire un roman et retrouver sa place dans la société qui la rejeté si abruptement. Jack et sa famille : Wendy et Danny Torrance vont donc passer huit mois seul dans le gigantesque autant que majestueux Overlook, bâtiment abritant un passé bien trouble : un père, alors gardien, aurait tué sa femme et ses deux filles à la hache, les aurait coupé en morceaux puis se serait donné la mort d’un coup de fusil. Un lieu sinistre donc, dans la montagne, complétement isolé durant cette période de l’année du fait des amoncellements de neige.

Le film commence direct au moment où Jack est engagé à l’Overlook, ce qui est finement joué de la part de Kubrick car les éléments du passé seront subtilement décrit au cours de l’isolement.

Je vais faire court. En fait, je vois un problème majeur au film : c’est l’évolution du comportement de Jack. On sait qu’il a des tendances brutales et déséquilibrés, mais dans le livre il est au début de leur retraite complice et doux avec sa famille. Jack ne se fait happer par les émanations mystiques et malsaines du lieu que très progressivement, pour enfin atteindre un état permanent d’hallucination et de folie. Dans le film, à mes yeux, dès l’entretien il passe pour un timbré, bon en même temps c’est Jack Nicholson et il a la tête de l’emploi, mais tout de même ce n’est pas assez subtil à mon goût, son personnage devient plus fade. On sent que dès le début il est désaxé, pourtant une nouvelle vie s'offre à lui, c'est une seconde chance que la société lui donne, et il manque de sérénité.

A côté de ça, énormément de bonnes choses. Nicholson est juste parfait dans son rôle, il joue exceptionnellement juste. Shelley Duval est aussi excellente en mère qui semble faible, qui pleure et qui à peur sans cesse, mais qui aux moments importuns, agit instinctivement de manière pertinente et congru, afin de sauver elle et son fils. Quant à notre petit acteur Danny Lloyd, pour 6/7 ans il se débrouille bien, à part certaines scènes ne sont pas hyper réalistes, je pense surtout à quand il convulse, mais bon je suppose que ça ne doit pas être évident.

Le film est sorti en 1980 et il est magnifique ! Vraiment ! L’hotel a de la gueule, la qualité de l’image est proprement remarquable. Les sons les accompagnant sont irréprochables, elles accentuent bien le ton des scènes et réussissent à nous mettre un bon coup de flip.

En fait tout est bon et pourtant j’étais parfois las, cela manque de rythme, la succession des événements se font trop lentement, Garett Brown (le caméraman) ne joue pas assez sur les gros plans des personnages. En fait aux moments censés nous surprendre, la scène est filmée de tellement loin qu’on a le recul nécessaire pour ne pas tressaillir, si bien que j’ai ri à de nombreuses reprises. Je pense notamment à la scène de la femme dans sa baignoire ou celle de l’arrivée de Dick Halloran (Scatman Crothers, le cuisinier qui possède aussi le don). C’est vraiment dommage. Il y avait de bonnes trouvailles dans le livre, tel que les animaux dehors, qui par leur nombre et leur symbole (le Lion etc..)  augmentaient la tension, qui sont occultés dans ce long métrage. Même à l’intérieur de l'Overlook, les personnages voulant la mort de la famille sont normalement plus nombreux, là ils ne font que des apparitions que très ponctuelles et sont plus hilarant qu’autre chose.

Voilà un film avec de grandes qualités et auquel il ne manquait pas grand-chose pour qu’il soit parfait, mais qui finalement possède le même problème que le roman original : un manque de rythme diminuant l'effet d'un film se voulant d'horreur.

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