mardi 17 septembre 2013

Surrender to be surrounded album de Yaul (2013)





Yaul est un jeune artiste français ayant autour de 20 ans qui a fait 3 albums d'électros, Surrender to be surrounded est son second.

C'est une œuvre qui utilise tous les effets de style connu de l'électro et des DJs. Par exemple, on insère dans le morceau des paroles de film, parlées par une voix américaine et on joue sur cette voix. On la ralentit, l'accélère, la stop ou on y ajoute différentes variations. Au-dessus, on ajoute au synthé, un piano qui fait un même loop avec une légère variation à chaque fois, puis qui reprend la variation de départ. Le piano est utilisé pour créer une atmosphère mélancolique. Puis on ajoute encore quelques effets par-dessus, une batterie avec un rythme mille fois utilisé, mais toujours entraînant, des sons de robots ou des sifflements ou des sons de clochettes, enfin tout ce qui est possible de faire avec du matériel pour faire de la musique électronique. Ce procédé est très souvent utilisé et étonnamment ça fonctionne quasiment à chaque fois. Bien sûr pas sur tout un album, mais sur quelques morceaux le rendu peut être très sympathique comme dans When things go bad.

Autre forme souvent usitée dans l'électro, un début doux au piano par exemple, puis très rapidement l'ajout d'un violon toujours fait au synthé. Le tout correspond à la base. A partir de cette base qui seule ne dure que 30 secondes, il y a ajout d'une rythmique très percutante, puis diverses sonorités électroniques, quand les changements veulent être créés, on enlève un élément prépondérant brutalement, on le remplace par quelques choses mais seulement au bout de quelques secondes, la transition ainsi peut être bien amenée. On passe donc à autre chose, la base n'a pas bougé, mais par de nouveaux ajouts, on rentre dans un registre différent. Cela fait comme une histoire racontée, avec divers événements, qui selon le ton de la musique nous évoque différentes sensations, émotions, avec des passages de conforts et puis passage à l'acte. Enfin, le morceau se termine en ne laissant que la base du début, que l'on aura oublié au fil du morceau, l'effet fonctionne en général très bien. L'histoire se termine alors comme elle avait commencé, à la différence que le vécu est étoffé. Le Point de Fuite est l'un des titres révélateur de cette forme. Cette création est simple, vivifiante, rafraîchissante, gaie.

Encore, plus simple on fait la même chose mais sans ajoutés de solos de sons nouveaux, mais uniquement des loops. Un loop, puis un autre puis un autre. Des sons d'enfants en boucle peuvent créer de la nostalgie, si associés à un violon comme chez Ode à la muse(ique). Le pulse créant la rythmique prépondère sur la base, ainsi même avec l'origine du morceau toujours présent, qui offrait un rythme assez lent, le morceau prend une tournure bien plus vive, la base n'est plus l'élément maître, mais ce sont ses disciples sous formes de boucles sonores.

Avec ces différentes méthodes on embrasse donc des morceaux basés sur des registres assez différents. Le point de Fuite ou La muse font très musiques de jeux vidéo indépendants, donc entraînants et plutôt agréables mais qui n'ont pas vraiment d'ambition, à part le côté musique de fond. On nous plonge dans un décor, dans une atmosphère, puis on attend patiemment la prochaine atmosphère qui nous sera proposée. Ce genre de morceau manque de caractère, d'individualité, bien que très sympa.
Certain morceau font plus musique de film, comme The flight, qui pourrait très bien aller à un moment où les personnages passent à l'action ou alors se remémore un moment selon le passage du titre.
D'autres font plus science-fiction comme Steps before the big Jump : où l'on passe d'un électro nerveux, pesant à une atmosphère plus mystique, des sons pénétrants, puis on arrive dans un lieu de repos pour enfin débarquer vers le nouveau, une zone étrange, bizarre.

Enfin Kodoku, fait vraiment titre d'entraînement, on sent que Yaul essaie un peu toutes les possibilités de son matériel, passant d'un effet à un autre, il montre le potentiel de sa musique donnant un morceau d'électro progressif. Il connaît bien sûr ses effets, mais il tente d'en associer plusieurs dans une même création.


Finalement, c'est franchement pas mal, au même titre qu'un groupe comme Air, ça fait le boulot, surtout si tu veux travailler sur ton pc tout en mettant un fond sonore. Après, c'est dur de l'apprécier pour plus, car l'écouter sans rien faire mènera automatiquement à une certaine lassitude, car cela manque de surprise, c'est de l'électro très classique. Après je ne suis pas un grand fan d'électro donc bon, mais toujours est-il que dans un Aphex Twin par exemple, les procédés utilisés sont biens plus nombreux multipliant ainsi les surprises et rendant donc les titres parfaitement singuliers. Vu la jeunesse de Yaul, il faut qu'il persévère, je pense qu'il est sur la bonne voie.

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